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La liberté dans la charité

Un petit texte qui décape et provoque :

C’est la charité seule qui discerne les fils de Dieu des fils du diable. Ils peuvent tous bien se signer du signe de la Croix du Christ ; tous répondre : Amen ! tous chanter : Alléluia ! ; être tous baptisés, entrer dans les églises, bâtir les murs des basiliques, les fils de Dieu ne se discernent des fils du diable que par la charité. Ceux qui ont la charité sont nés de Dieu ; ceux qui ne l’ont pas ne sont pas nés de Dieu. Là est le grand signe, le grand principe de discernement.
Saint Augustin

Une charité juste sans quoi elle n'est plus elle même

Car tu ne prends aucun plaisir au sacrifice ; un holocauste tu n'en veux pas. Le sacrifice à Dieu c'est un esprit brisé ; d'un cœur brisé, broyé, Dieu tu n'as pas de mépris. En ton bon vouloir, fais du bien à Sion : rebâtis les remparts de Jérusalem ! Alors tu te plairas aux sacrifices de justice, - holocauste et totale oblation - alors on offrira de jeunes taureaux sur ton autel.
Psaume 50

La liberté permet de rester crédible et charitable. La parole de Dieu est meilleure que moi à exprimer les choses difficiles. Il peut sembler difficile de paraphraser ce qui selon est complet. Mais je souhaite m’approcher du Royaume de Dieu. Donc je vais y mettre une dose de plus pour mon Seigneur.
Je pense à ma conversion avant celle des autres. En effet, si je ne balaie pas devant ma porte, j'aurais bien du mal à rester crédible. Mais je n’écris pas que pour moi ici.

D'où cette demande de liberté dans la charité. Je ne veux pas dépendre de vous où écrire n'importe quoi. Sinon mmon texte ne serait plus charité.

Pour commencer n'oublions pas :

Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le-vous même pour eux.
Matthieu 7,12

La charité synonyme d'amour qui libère ...

Nous pourrions peut être déjà nous poser la question suivante : « Est ce que je peux donner ce que je ne possède pas ? » Plutôt, est ce que je peux donner ce que je ne crois pas être en mesure de pouvoir donner ? En vérité, je peux donner spirituellement ce que je ne possède pas si je suis un intermédiaire qui donne de la part de Dieu ce qui ne lui appartient pas. Dans ce cas il faut que j'aime. L'Amour comme condition à la Charité. La charité est un don au-delà de nous-même. La charité comme synonyme de l'amour. Cela ne se fait sans l’Esprit Saint :

Là où est l’Esprit Saint, là aussi est la liberté.
2 Corinthiens 3,17

... à condition d'être libre soi-même

L'Amour se donne spontanément, mais pas à contrecœur. Ainsi doit-il en être de notre charité. La liberté ne résume peut-être pas seulement à l'intelligence éclairée ou non de choisir le bien sur le mal. Elle consiste peut-être aussi en un discernement, une foi et une confiance en un amour que l'on a ou pas.
Nous n’en sommes pas tous au même stade de cette liberté. La liberté comme état des lieux des forces en présence, une liberté qui dit oui ou non à un acte de charité à poser, ou à ne pas poser en fonction de notre propre cœur. Mais attention il ne s'agit pas d'amasser pour soi-même seul de l'amour ou de "se la couler douce" ensuite, mais bien de veiller pour la constante évangélisation d'un monde qui gémit dans l'enfantement de lui-même.
Ainsi, s'il y a des urgences à l'hôpital, elles sont constamment ouvertes. Et donc nous aussi si notre cœur est bon. Mais pas n'importe comment. Il y a le Samu avec son téléphone, une entrée à l'hôpital, des médecins présents formés et organisés, une salle d'attente, du matériel, des cœurs disposés et l'héritage d'une tradition de charité dans notre pays la France. L'hôpital est libre de fermer, de ne plus rembourser, de changer son organisation, les études des médecins peuvent s'allonger, Dieu peut même donner le dégoût de leur profession à tous les soignants. Cela ne changera rien, l'hôpital ne peut pas se moquer de la charité. Parce que c'est son élément constitutif, sans charité l'hôpital ferme, point barre. Notre cœur sans charité ferme également.

Le Christ nous libère pour la mission

Le Christ nous a libéré pour que nous soyons vraiment libres

C'est le Christ qui rend libre. Le Christ Lumière, Chemin, Vie et Vérité, Verbe créateur incarné du Dieu Amour. - Pause -. Mais avant ces belles paroles, la liberté pour nous ici pas c'est surtout ne pas être en prison, ne pas être esclave. Comme la santé c'est surtout ne pas être malade. Ici, la liberté c'est ne pas être enfermé, et là le médecin c'est le Christ. C'est lui qui fait l'état des lieux pour nous, qui discerne pour nous et il nous dit que l'esclavage spirituel vient du péché.
La liberté invite le cœur à choisir. L'Amour et le péché sont symétriquement opposés et inconciliables. Il n’y a pas de concupiscence possible dans l’Amour.

Merci Seigneur. Donc si je ne veux pas rendre un acte de charité est ce que je suis pécheur ? Toutes ces œuvres que le Seigneur prépare pour nous que nous les réalisions sont des occasions de grandir l'Amour en moi puisque j'accepte en toute liberté. Sinon ce sont des occasions de contrition ou de préservation de soi-même. Mais si j'accepte un acte en dehors de mes forces, m'endetter au-delà de ce que je peux rembourser, me fatiguer au-delà de la récupération de mon corps malade, tenir un discours de bonne parole l'âme vagabonde, ou sous la pression, a celui qui en sait plus que moi ou qui me teste, j'accepte peut-être un péché. C’est fréquent dans nos vies. Je ne suis pas obligé quand mon cœur ne le permet pas d'accepter un acte de charité. Même sous la pression, et surtout sous la pression. Quoique.

Dans la liberté il y a une notion de capacité. L'esclave ne peut pas plus être libre que le prisonnier, cependant on peut les délivrer. Ils sont tournés vers l'extérieur pour leur espoir. Pourtant n'a-t-on pas affranchi et libéré pour bonne conduite ? Aussi avant la fin des peines préétablies, oui c'est vrai. Mais qui va libérer de bon cœur celui qui n'est pas en paix en lui-même ? Il y a donc aussi une notion de paix, d'acceptation de sa propre condition. Celui qui libère reconnaît en l'autre les qualités de non-dépendance et de fraternité de l'autre. D'altruisme et d'autosuffisance, d'accomplissement. Qui dit accompli dit capable, grand et fort, en un mot aimé.

L'homme libre aime, a quand notre liberté ?

L'homme libre est en paix et aimé. C'est le Christ qui rend libre, c'est le Christ qui aime. Et comment fait-il ? Il nous donne son Esprit. Qu'a t'il fait quand il a discerné que tout était accompli ? Il a rendu son Esprit, son dernier souffle, à celui qu'il aimait par-dessus tout, son Père. Nous devons être au plus proche de ce qu'aime Jésus, se conformer à ce qu'il est pour être libre, prier, demander l'Esprit, participer aux sacrements, en toute liberté, selon notre cœur. Mais ce n'est pas un secret, la haute-fréquence de la prière et de l'eucharistie ne font de mal à personne. Seulement on ne peut pas se forcer. Si la messe nous paraît longue et que l'eucharistie est pour soi une obligation du dimanche, situation que je ne souhaite à personne mais chacun a ses raisons, la liberté va s'amenuisant et la dépendance au péché augmentant. Parce qu'avec l'Amour vient la connaissance de Dieu. Avec la connaissance de Dieu nos capacités sont au creuset de l'Esprit, donc la liberté vient vite. Donc pas de crainte ou de contraintes. Juste de l'amour car notre cœur ne peut que s'ouvrir indubitablement dans ces conditions.

Au temps favorable je t'ai exaucé, au jour du salut je t'ai secouru.
2 Corinthiens 6,2

Dieu est donc libre de nous sauver au moment opportun. En effet Dieu aurait pu nous sauver sans intervention de son Fils sur la terre, organiser un jugement dernier et faire intervenir une miséricorde invisible, non incarnée. Quelle conscience aurions-nous eu des événements, quelle liberté nous aurait permis d'accueillir cette miséricorde, quel cœur se serait repenti et en vertu de quel salut ? Voici a quoi sert le don de science. C'est un don de prophétie et d'espérance et de foi auquel il est lié. Jésus a ouvert le Chemin par sa seule incarnation et sa mission, ses paroles. Sa passion le rend crédible, source de sa miséricorde, grâce auquel nous obtenons un échantillon d'éternité ici-bas. Par la foi nous possédons le salut.

Quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus Colossiens 3,17

Veiller pour notre liberté, une liberté sure et acquise

Jésus nous dira de veiller et de prier . D'être prêts, car nous n'aurions pas laisser entrer l'adversaire si nous avions su qu'il allait franchir le mur.

Ils loueront le Seigneur ceux qui le cherchent : "Que vive votre cœur à jamais !
Psaume 21,27

Je ne pense pas qu’il s’agisse ici de se « fatiguer » à louer, mais bien d'être libres pour aimer. De se laisser aimer par cet amour infini. Infini, donc pas de crainte, même nos péchés sont pardonnés. En fait il ne peut tolérer qu'on refuse son pardon, mais il respecte notre liberté. Peut-être nous donne t'il a la mesure de notre désir. Peut-être que le jour ou le péché aura fait assez de dégât en chacun de nous nous implorerons la seule chose qui peut nous sauver, la seule chose qui reste, la grâce, que nous discernerons comme la seule potentiellement efficace à nous aider.

Demandez et vous obtiendrez
Matthieu 7,7

Refuser les nouvelles chaînes, et accepter l'Amour

Évidemment, va t'on demander ce qu'on ne discerne pas comme bon.
« Vais-je m'avilir à demander ce en quoi je ne crois pas ? Autant plutôt me moquer de celui qui m'a dit d'avoir recours à Dieu pour sauver sa vie. Moi j'aime déjà, je suis fort et j'ai beaucoup de ressources. Je n'ai pas besoin d'être enchainé à une idée d'un pouvoir en apparence extérieur à moi qui m'avilit à vouloir venir en moi. » C’est une forme inventée d’autosuffisance, mêlée a de la peur de Dieu, vous l’aurez compris. Je me rappelle une chanson dans la dévotion au précieux sang qui commence par les vers suivants : "conscient de la passion du Christ, le cœur de l'homme se tourne vers Dieu, quand il ne reste que la grâce, ne soyons qu'à Vous seul" La liberté, c'est donc l'acceptation de l'Amour du Christ, qui nous mène à avoir ses œuvres de charité à la mesure de nos capacités. Rouvrir nos cœurs, rouvrir les urgences.

L'amour du pauvre

Et la charité envers le pauvre ? En pratique, en quoi consiste t-elle?

Qui répond par des bienfaits prépare l'avenir, au jour de sa chute il trouvera un soutien. Mon fils, ne refuse pas au pauvre sa subsistance et ne fais pas languir les yeux du miséreux. Ne fais pas souffrir celui qui a faim, n'exaspère pas l'indigent, Ne t'acharne pas sur un cœur exaspéré, ne fais pas languir après ton aumône le nécessiteux. Ne repousse pas le suppliant durement éprouvé, ne détourne pas du pauvre ton regard. Ne détourne pas tes yeux du nécessiteux, ne donne à personne l'occasion de te maudire.
Ben Sira 3,31 - 4,5

Avec les pauvres, plusieurs attitudes sont possibles. Oublions un instant le don, pardon l'échange qui sera fait entre toutes les parties. Parlons de la prise de contact. Cherchons même encore avant. Parlons de notre accueil. Et même avant encore ! parlons de notre disponibilité, notre liberté. Le regard vers le pauvre commence dans notre cœur. Sommes-nous disposés à donner de nous-même avant ce face à face ? Va-t-on au-devant de cette rencontre, que l'on pressent peut-être, avec empressement de servir ? ou avec un autre sentiment ? Dans la prière régulière notre regard pour l'autre s'illuminera. Alors nous aurons d'afficher un sourire à cette personne. Cette personne qui nous aura surpris à demander "une petite pièce" au détour d'une rue. Une rue qui ne promettait pas plus qu'une marche voyageant en nous-même. Et c'est là qu'une aventure, une vraie et nouvelle aventure commence : la conquête de l'altérité, la séduction pour Dieu, en un mot l'évangélisation : donner notre liberté à l'autre.

Notre regard, notre amour, notre liberté

Comment est dirigé mon regard lorsque je suis seul ? Est-ce que mon cœur s'alourdit dans les soucis de la vie ? ou suis-je prêt pour Dieu et mon prochain ? Prions pour ceux qui sont en quête des biens matériels, par nécessité ou par ignorance : pour nous en somme. Au détour d'une église, sur son livre d'or, j'ai vu un jour la phrase suivante, en lettres bâtons me semble-t-il : « Dieu donne-moi des femmes, donne-moi de l'argent. » J'aime beaucoup cet exemple car il reflète l'enchaînement d'un homme a ce monde qu'on ne peut pas raisonner. D'autant plus que je ne sais pas qui est cet homme. Donc prions pour lui et ceux qui sont dans son cas, c'est la seule manière de le ramener au bercail, et un jour il aura la liberté de s'adresser à Dieu avec son cœur. Mais au fond, est ce que la maintenant je fais mieux que lui ? Est-ce que je n'exerce pas ma vanité à disserter ? Délivre nous Seigneur de nos propres schémas de pensée fragiles, surtout si nous les transmettons d’une manière ou d’une autre.
De la même manière celui qui reçoit notre charité n'est pas forcément prêt à la recevoir dans l'instant. Lui aussi a besoin, plus ou moins consciemment de délivrance vis à vis de son péché. Cela pourra causer vers celui qui offre de l'amour une forme de frustration que la prière saura soulager à coup sûr, mais avec patience. Les bons arguments ne sont écoutés que par ceux qui aiment assez pour les entendre.

Un regard de joie, biblique sur le commandement de la charité

Si quelqu’un m’aime, alors il retiendra ma parole.
Jean 14,23

Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites le vous-même pour eux : voilà la Loi et les Prophètes.
Matthieu 7

On pourrait considérer la charité comme une corvée réservée aux plus courageux et fortiches d’entre nous. C’est simple il existe une règle d’or : si vous percevez le fardeau d’un autre, un fardeau que vous ne voudriez pas, débarrassez-le de ce fardeau d’une manière ou d’une autre. Tout ça n’est que justice et miséricorde, et même Vérité, puisque Jésus l’a dit et fait. Alors ou est-ce que ça coince ? C’est que la peine qu’on a pour autrui en train de souffrir, l’empathie, on l’emploie difficilement à bon escient pour en sortir le prochain de ses problèmes.
Que la joie prenne la place de nos peurs ! Allons-nous perdre notre bonne humeur en donnant ce que nous sommes capables de donner ? Je ne pense pas, mais si nous passons notre chemin à refuser à un pauvre ce que nous avons dans la poche, nous perdrons certainement cette joie. Joie précieuse qui valait plus que ces quelques efforts ou bien matériels que nous aurions pu offrir. Et si ici il n’était question que de joie ! Mais c’est bien le Seigneur qui est déçu. C’est lui qui voit nos pensées secrètes, le Seigneur qui vit aussi dans notre frère dans le besoin ! C’est l’aide spontanée, nous devons être prêt, dans le cœur, à faire pour l’autre ce qu’on aimerait qu’on nous fasse. Merci Seigneur de nous aider à rendre vivante à travers nous et aujourd’hui une charité joyeuse ! Une charité du bonheur, une charité ou Christ est présent. Accepter de donner un acte de charité est essentiel. Si ce qui est proposé à nos yeux est vraiment un acte de charité dont on a discerné l’importance pour le prochain, et notre capacité à le faire sans trop d’encombre, alors il n’y a rien à perdre et tout à gagner. Car Dieu ne pille pas, il est lui-même Amour. Tandis que si nous refusons, nous dévoilons nos résistances intérieures, peu importe leur motif. Peut-être cela nous mènera à la contrition, par la prière. Nous en avons tous besoin : qui peut prétendre offrir charité parfaite ?

Petits enfants, n'aimons ni de mots ni de langues, mais en actes et en vérité.
Première lettre de saint Jean

Conclusion par la prière

Il est temps à ce moment du texte de rentrer en soi même pour assimiler ce qui a été dit pour un jour le mettre en pratique, sans que l'adversaire en vole la substance. Personne ne vous force ici à placer en Dieu cette lecture. Mais elle est loin d’être parfaite, mérite d'être purifiée par votre prière.

Prenez ces trois prières usuelles pour commencer en demandant charité et liberté, thème des précédents points.

Notre Père / je vous salue Marie / gloire au père.

Seigneur, par l'intercession de ta mère Marie, qui est notre mère spirituelle, nous te demandons la délivrance vis à vis de nos péchés, pour que tu nous donne de vivre selon ton Amour.

Temps de silence, accueillons l'Amour de Dieu.

A lire aussi, dans la Bible :

  • Parabole du bon Samaritain, Luc 10,29
  • Zachée, Luc 19
  • Veillez et priez, Luc 21,34

Version 1.1, site en ligne depuis juillet 2022, mis à jour en novembre 2022. Textes datant de 2009 à aujourd'hui.